Le marché de la photographie d’art s’appuie sur la vente d’un nombre limité de tirages physiques. Cependant, avec l’essor d’Instagram et des réseaux sociaux, les photographes explorent désormais de nouveaux moyens de vendre et d’exposer leurs œuvres. Les jetons non fongibles (NFT : non-fongible token) apparaissent en 2021 comme une technologie potentiellement transformatrice du marché de la photographie. Nous vous invitons à lire notre précédent article sur les notions de web3 si vous ne connaissez pas ce terme.
Le rapport Art Price précise que la photographie représente 2% du marché total de l’art contemporain en 2021. Le marché des NFT représentaient dèja une part de 5% à la même époque. Dans le classement Artprice, il faut distinguer les sous-catégories. Le mouvement “art digital” qui est né dans les années 1970 ne fait que se transformer et grandir avec les nouvelles technologies. Il existe des oeuvres vidéo ou utilisant le code informatique avant la naissance de la blockchain (revoir le parcours de l’artiste pionnère française Vera Molnar).
Dans cet article, nous allons explorer le potentiel des NFT pour les photographes, leur fonctionnement et les aspects du droit d’auteur à prendre en compte.
Les NFT sont des biens numériques uniques qui sont vérifiés sur une blockchain, un grand registre numérique décentralisé et sécurisé. Cela signifie que chaque NFT correspond à une seule photographie numérotée. L’œuvre numérique s’achète se vend et s’échange comme tout autre bien physique. L’opération se réalise directement à partir d’un portefeuille électronique à un autre (wallet). Un particulier achète directement à l’artiste ou via une plateforme spécialisée dans la vente de NFT en payant en cryptomonnaie (Bitcoin, Ethereum par exemple) ou par carte bancaire dans la monnaie du pays (Euros ou Dollars, ce que l’on appelle paiement en « fiat »).
L’un des principaux avantages des NFT repose sur la propriété de biens numériques uniques, tels que l’art, la musique et la photographie. Cela permet aux photographes de vendre chaque tirage en tant qu’objets de collection numériques, plutôt qu’en tant qu’impressions physiques.
Pour le collectionneur, il est important de connaitre le numéro et le nombre de tirage réalisé. La photographie n’a pas la même valeur si elle existe en 8 ou 200 exemplaires par exemple. C’est la raison pour laquelle le vendeur (que ce soit le photographe ou la galerie) précise clairement le nombre de tirage et le numéro de cette série qu’il acquiert. Dans la réalité, avant la technologie de la blockchain, tout reposait sur la bonne foi de l’artiste et de la galerie ….
Désormais, le NFT est une preuve de la date d’émission à partir de son inscription sur une blockchain. Sa première mise en vente s’appelle un Mint. (du verbe anglais to Mint, action de frapper la monnaie et par extension d’enregistrer le NFT sur la Blockchain lié à un smart-contrat c’est-à-dire des méta données qui préciseront qui est l’auteur, le numéro et le nombre d’émission de la série en tre autres informations fondamentales) .
Premièrement, les biens matériels sont des oeuvres physiques. Je pense à un tirage d’une photographie numérotée 1/1 que vous trouvez dans toute les galeries traditionnelles.
En seconde position, les biens immatériels représentent des oeuvres numériques. Les photo ne sont plus développées dans les studios. Les images sont générées par l’ordinateur. Par exemple, le fichier d’une photo numérique ou plusieurs fichiers liés tels que vidéo, photo, audio, code s’enregistrent dans un NFT.
Le troisième cas présente des biens matériels qui possèdent un lien immatériel. C’est le cas d’un tirage photo numéroté 1/1 avec un QRcode collé au dos et qui pointe vers le NFT.
Les NFT sont créés à l’aide de contrats intelligents, qui sont des contrats auto-exécutoires dont les termes de l’accord entre l’acheteur et le vendeur sont directement inscrits dans des lignes de code. Lorsqu’un NFT est créé, le contrat intelligent spécifie les détails du bien, notamment sa propriété, sa provenance et toute autre information pertinente.
Une fois qu’un NFT est créé, il est stocké sur la blockchain et peut être acheté, vendu et échangé comme tout autre bien. La propriété d’un NFT est enregistrée sur la blockchain, et le contrat intelligent garantit que les conditions de la vente sont respectées.
Il existe plusieurs plateformes et startups qui permettent aux artistes et aux photographes de bénéficier des NFT. Parmi les plateformes populaires, on trouve Nifty Gateway, OpenSea et SuperRare. Mais elles vendent également d’autres formes d’art digital comme les séries de “collectibles” générées par un algorithme. Ces images appelées PFP (picture for profile) peuvent s’utiliser comme image de profile sur les réseaux sociaux et devenir un signe d’appartenance à une communauté comme les plus connus les Crypto-punks.
D’un autre côté il existe une plateforme française Keeex.art qui propose aux artistes et aux photographes une meilleure sécurité et confidentialité.
L’artiste maîtrise ici les accès donnés à tel ou tel collectionneur et personne réellement intéressée par son travail. De plus ses images qui sont également protégées par une miniature garantissent à l’acquéreur d’être le seul à voir et posséder le fichier source de l’image.
Il existe plusieurs avantages potentiels des NFT pour les photographes :
Ces dernières années, le monde de la photographie a connu un changement important avec l’émergence des NFT. Les photographes sont désormais en mesure de monétiser leur travail d’une nouvelle manière en vendant des actifs numériques uniques sur des plateformes blockchain. Visiter la catégorie du site le plus populaire opensea .
Ces actifs peuvent inclure des éléments de toute sorte, d’une seule photographie à une série d’images, et peuvent même inclure des vidéos et de l’art 3.
Parmi les exemples notables de photographes utilisant des NFT, on peut citer Kevin Abosch. 10 investisseurs millionnaires soutiennent son concept Forever rose .
D’autres photographes entrent dans les plus grands musées. C’est le cas de Lynn Hershmann Leeson à San Fransisco. José Ramos photographe de paysage représente cette nouvelle génération tournée vers les NFT dans le secteur du marché de la photographie pour augmenter la valeur et protéger la transmission.
Ces exemples montrent que les NFT peuvent révolutionner le secteur de la photographie en donnant aux photographes un plus grand contrôle sur la distribution et la propriété de leurs œuvres.
À mesure que l’utilisation des NFT se développe, il sera intéressant de voir comment elles influenceront la manière dont les photographes créent, partagent et vendent leur art.
Les droits d’auteur sont l’une des principales questions à prendre en compte lorsque l’on utilise des NFT pour vendre des photographies. Les photographes doivent s’assurer qu’ils possèdent les droits d’auteur des images qu’ils vendent en tant que NFT, ou qu’ils ont l’autorisation du détenteur des droits d’auteur pour le faire.
Il est également important de tenir compte des conditions d’utilisation des images. Par exemple, l’acheteur d’un NFT peut ne pas avoir le droit de reproduire l’image ou de l’utiliser à des fins commerciales. Ces conditions doivent être clairement énoncées dans le contrat intelligent du NFT (ou smart contrat). Ces meta données sont en général peu exploitées sur les plateformes populaires. Il convient de s’informer sur ce que vous acheter réellement.
En plus des droits d’auteur, les photographes doivent également tenir compte d’autres questions juridiques, telles que la marque et la vie privée. Par exemple, si une image contient la ressemblance d’une personne reconnaissable, le photographe doit obtenir son consentement avant de vendre l’image en tant que NFT.
Au-delà de l’enregistrement des droits d’auteur, les photographes utilisant des NFT peuvent prendre plusieurs précautions pour éviter les infractions et les problèmes. Si un photographe utilise le travail ou le contenu de quelqu’un d’autre, il doit obtenir l’autorisation du titulaire du droit d’auteur avant de l’inclure dans son NFT. Il est préférable pour les artistes d’utiliser un contenu original qu’ils ont créé eux-mêmes. Cela élimine le risque de violation des droits de quelqu’un d’autre. Conserver des traces de leur travail original et de toutes les licences ou autorisations obtenues par les photographes pour l’utilisation du contenu d’autres personnes peut aider à prouver la propriété et à éviter les conflits.
Les photographes peuvent également utiliser des filigranes pour protéger leur travail et empêcher les autres de l’utiliser sans autorisation. C’est ce que propose Keeex.art afin de donner une valeur réelle au seul propriétaire du fichier.
Les notions blockchain-wallet-nft-metavers-IA se rejoignent vers une nouvelle économie numérique (tokenisation) en voie de construction appélee web3. Le secteur de la photographie illustre très bien tous les mécanismes d’échanges et de valorisation. C’est pourquoi je présente les mécanismes de la chaîne de valeur que je connais le mieux.
En plus des clés de compréhension, vous rencontrerez d’autres professionnels de votre branche d’activité (assurance, juridique, évènementiel, transport, marketing …) pour mieux orienter vos projets personnels à venir.
Photographe, acteur du marché de l’art et du luxe, dirigeants ou simplement passionnés par l’évolution des technologies, je serais heureuse de vous recevoir à notre prochain rendez-vous de la rentrée de septembre. Vous retrouverez toutes les informations sur la newsletter de rivierafineart.mc.
