L’évaluation précise d’une œuvre d’art, d’un bijou ou d’une montre est une tâche complexe qui requiert une expertise spécialisée. En somme l’expert doit avoir pratiqué régulièrement des expertises dans son domaine de spécialité. Attention tout le monde peut se tromper de bonne foi y compris l’expert !
Que ce soit pour une assurance, un achat, une revente, ou simplement pour en connaître la valeur historique ou culturelle, plusieurs types d’expertise existent. Cet article vise à éclairer sur les différents professionnels à consulter en fonction de vos besoins.
L’expertise pour la valeur d’assurance est cruciale pour protéger votre bien contre le vol, la perte ou les dommages tels que l’incendie. Plus récemment les inondations et catastrophes naturelles s’invitent dans notre pays.
Elle consiste à déterminer la valeur de remplacement de l’objet sur le marché actuel. Selon les options souscrites auprès de votre assureur, il est question de valeur à neuf ou de remplacement sur le marché de l’occasion par un objet ayant des caractéristiques similaires.
Pour ce type d’expertise, je vous conseillé de vous adresser à des spécialistes diplômés. Sutout il convient de vérifier son expérience significative dans le domaine de compétence.
Les commissaires-priseurs (consulter l’annuaire) sont généralistes. Certains marchands deviennent des spécialistes reconnus par un chambre professionnelle. Il en existe plusieurs. Tous fournissent des estimations fiables cependant ils ne maitrisent pas les modalités de calcul des indemnisations possibles.
Cette expertise vise à déterminer la valeur marchande d’une œuvre, d’un bijou ou d’une montre, soit pour préparer une vente, soit pour réaliser un achat éclairé. Les facteurs tels que la rareté, l’état de l’objet, son histoire et sa provenance sont minutieusement évalués. Pour une telle expertise, il est souvent recommandé de consulter des marchands spécialisés appartenant à une des nombreuses chambres professionnelles, des commissaires-priseurs ou des experts indépendants ayant une profonde connaissance du marché de l’objet en question.
Pour l’art contemporain, le marché primaire correspond à la première mise en vente de l’oeuvre en général par l’artiste lui même (on parle de prix atelier) ou auprès d’une galerie qui prend l’oeuvre en dépot vente. Le comité des galeries d’art annonce 300 adhérents sur leur site. Parfois la galerie achète l’oeuvre d’autre fois elle la détient en dépot vente. Dans ce cas, elle devient propriétaire le jour de la transaction.
La commission est répartie entre l’artiste et le vendeur après la vente. Le marché secondaire peut parfois être décevant. L’oeuvre achetée en galerie ne trouve plus acheteur en salle des ventes ou à un prix dérisoire. Si vous consultez le galeriste de l’artiste, il va donc vous donner ses prix de vente y compris sa propre marge. Alors que si vous consultez un commissaire-priseur, il donnera une valeur vénale correspondant à la mise à prix de l’objet au départ de sa vente publique. Les artistes français ayant une côte établie sur les ventes aux enchères publiques sont peu nombreux en réalité. Je pense à un nombre de lots significatifs vendus et sur une période de plusieurs années afin d’avoir des données claires.
L’expertise technique est particulièrement pertinente pour les objets anciens, les bijoux et les montres, où l’état de conservation, les matériaux utilisés et les techniques de fabrication ont un impact direct sur la valeur. Des laboratoires techniques équipés pour analyser ces aspects peuvent fournir des rapports détaillés. En particulier, le laboratoire de gemmologie français ou encore Le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF). Estimé pour son expertise artistique, le C2RMF emploie des techniques scientifiques avant-gardistes pour plonger dans le cœur des œuvres d’art, assurant que leur histoire soit racontée avec intégrité.
Ces informations sont cruciales non seulement pour l’achat et la vente, mais aussi pour la restauration et la conservation. Des progrès importants permettent de dater et de donner de nombreuses informations qui influenceront le prix.
L’histoire et la culture qui entourent un objet peuvent considérablement influencer sa valeur. Le contexte devient une source également d’information. Regardons les modèles de montres de luxe. La Daytona de Rolex ayant appartenu à Paul Newman a battu des records de vente à plus de un million d’euros en juin 2023. Ces plus values s’expliquent par les informations sur la renommée et la traçabilité. Les spécialistes dans ce domaine, souvent des historiens de l’art ou des experts en gemmologie pour les bijoux, peuvent apporter des éclairages sur l’origine, l’époque, l’artiste ou l’artisan, enrichissant ainsi la compréhension et la valeur de l’objet. Ce temps de recherche nécessaire n’est malheureusement pas assez valorisé dans les honoraires d’expertises.
En cas de litige (héritage, divorce, assurance), l’expertise judiciaire peut être requise. Cette expertise officielle doit être réalisée par des experts judiciaires agréés, inscrits sur les listes de la Cour de Cassation ou des Cours d’Appel. Elle a une valeur légale et peut être utilisée dans un cadre juridique.
Que vous soyez collectionneur, vendeur, acheteur ou simplement passionné, comprendre les différents types d’expertises disponibles vous aidera à prendre des décisions éclairées concernant vos œuvres d’art, bijoux ou montres.
Choisir le bon expert est crucial pour obtenir une évaluation précise et fiable, qui respecte à la fois l’objet et son histoire. La responsabilité de l’expert est basée sur une obligation de moyens de tout mettre en oeuvre pour obtenir une authentification justifiée. Il doit connaître ses limites et respecter la déontologie professionnelle.
Pour toute question particulière, vous pouvez me contacter sur contact@rivierafineart.mc.
